Francisco Bethencourt A Grande Cheia 2000

Texto referente à exposição:
La grande crue - Centre Culturel Caloust Gulbenkian, Paris, França, 2001

Des espaces architecturaux vides, méticuleusement peints, créant de singulières séquences d'où les figures humaines sont exclues. C'est cela la méthode de Manuel Amado qui aboutit à des effets surprenants: l'espace non-habité devient un espace expressif, construit par la main de l'homme, ouvert à une interrogation sur la diversité des sens qu'il contient. Paradoxalement l'absence de figures humaines devient un élément criant. Cette absence introduit une tension permanente dans l'univers pictural de l'artiste et impose une question troublante: est-ce que construire l'espace, c'est-à-dire, le représenter dans son abandon ne suffit pas?

La série que nous présentons ici, aujourd'hui, contient un élément de trouble supplémentaire: les espaces architecturaux sont inondés. Ce «détail» de mise-en-scène transforme tout: le rapport intérieur /extérieur, le hiératique jeu d'ombres, de lumières et de couleurs, les proportions des intérieurs. Dans ce jeu de miroirs c'est, a. nouveau, la condition humaine qui est en question, exposée par la transformation d'un environnement a priori harmonieux et contrôlé. Double inquiétude, de notre point de vue, que justifie le plaisir de présenter au Centre Culturel Calouste Gulbenkian une oeuvre si pleine d'énergie et de sens.